Politique

Issa Tchiroma Bakary Exige la Libération des Détenus Post-Présidentielle

Issa Tchiroma Bakary Exige la Libération des Détenus Post-Présidentielle

L'atmosphère politique au Cameroun reste électrique. Alors que les résultats contestés de la récente élection présidentielle continuent de polariser le pays, l'opposant Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), a lancé un ultimatum retentissant aux autorités. Il donne « 48 heures » au régime en place pour la libération des personnes arrêtées et détenues dans le contexte de la contestation post-électorale. Cette exigence intervient dans un climat de répression qui a vu l'interpellation de nombreux militants de l'opposition, en particulier ceux ayant soutenu sa candidature.

Un Coup de Pression aux Allures de Crise Institutionnelle

L'annonce d'Issa Tchiroma Bakary, un homme politique camerounais de longue date et ancien ministre du président Paul Biya, marque une escalade significative dans le bras de fer qui l'oppose au pouvoir après le scrutin. Tchiroma, qui revendique la victoire à l'issue de l'élection présidentielle (malgré la proclamation officielle de la réélection de Paul Biya par le Conseil constitutionnel), transforme son défi électoral en une bataille pour les droits humains et les libertés publiques.

L'opposant dénonce un « assaut » contre sa propre résidence, notamment dans son fief de Garoua, et des arrestations qui ciblent spécifiquement ses partisans, les qualifiant de mesures d'intimidation. Cette détention de militants, souvent arbitraire et parfois prolongée, est perçue par l'opposition comme une tentative du régime de Yaoundé d'étouffer toute forme de contestation et de décourager la mobilisation populaire.

Le Sort des Détenus, Point de Fissure Démocratique

L'enjeu de la libération des détenus n'est pas anodin ; il touche au cœur des principes démocratiques et de l'État de droit. Des figures de l'opposition et des organisations de défense des droits humains ont régulièrement alerté sur les conditions de détention et le manque de respect des procédures judiciaires pour les personnes arrêtées lors des manifestations ou en marge de la période électorale.

L'ultimatum de 48 heures met les autorités camerounaises face à un choix délicat : ignorer l'injonction et risquer d'exacerber les tensions et la colère de l'opposition, ou céder à la pression et potentiellement ouvrir la voie à d'autres revendications politiques. La libération des détenus est souvent considérée par les acteurs de l'opposition comme un gage de bonne volonté et un prérequis essentiel à tout dialogue ou apaisement.

Tchiroma, l'Ancien Allié Devenu Adversaire Féroce

Le rôle d'Issa Tchiroma Bakary est particulièrement notable. Ayant rompu avec le régime de Paul Biya après de nombreuses années d'alliance et de fonctions ministérielles, il s'est positionné comme une figure centrale de l'opposition. Son appel à l'action, y compris une opération « villes mortes » avant l'investiture du président Biya, démontre sa détermination à utiliser tous les leviers pour contester les résultats et le maintien du pouvoir en place.

Son exigence de libération immédiate des détenus s'inscrit dans cette stratégie de confrontation directe, cherchant à rallier l'opinion nationale et la communauté internationale sur la question des libertés. L'issue de cet ultimatum de 48 heures est donc observée de près, car elle pourrait annoncer une nouvelle phase de la crise post-électorale camerounaise, caractérisée par une opposition plus organisée et plus audacieuse face à la répression étatique. Le pays retient son souffle, attendant la réponse des autorités à cette injonction ferme.


Grâce EBAKISSE,publié le 10 novembre 2025

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