Elections 2025

Élection Présidentielle en Guinée : Neuf Candidats Retenus, la Candidature de Doumbouya au Cœur des Débats

Élection Présidentielle en Guinée : Neuf Candidats Retenus, la Candidature de Doumbouya au Cœur des Débats

La Cour suprême guinéenne a franchi une étape cruciale vers la fin de la période de transition en publiant, le 9 novembre 2025, la liste provisoire de neuf candidats autorisés à concourir pour l'élection présidentielle du 28 décembre 2025. Cette annonce, très attendue, met fin à un processus de dépôt de candidatures marqué par des obstacles logistiques et financiers, notamment l'exigence d'une caution élevée et la difficulté à obtenir des parrainages pour les indépendants.

Un Champ de Candidats Restreint et Contesté

Initialement, plus d'une soixantaine de personnalités s'étaient déclarées intéressées par le scrutin. L'examen des dossiers par la Cour suprême a cependant réduit drastiquement ce nombre à seulement neuf, illustrant la rigueur des nouvelles conditions électorales. Parmi les retenus, figurent des figures politiques bien connues comme Abdoulaye Yéro Baldé (FRONDEG), Makalé Camara (FAN), Ibrahima Abé Sylla (NGR), et Faya Lansana Millimono (BL), ainsi que d'autres candidats moins médiatisés.

Le point le plus controversé de cette liste est sans conteste l'inclusion du général Mamadi Doumbouya, l'actuel président de la transition, arrivé au pouvoir par un coup d'État en septembre 2021. Sa candidature cristallise les tensions. Il avait initialement promis de ne pas se présenter, mais a finalement déposé son dossier in extremis. Cette démarche est perçue par une partie de l'opposition et de la société civile comme une confiscation du pouvoir et une trahison de l'esprit de la transition censée restaurer l'ordre constitutionnel et civil. Sa présence jette une ombre sur la crédibilité du processus électoral.

Enjeux et Contexte Post-Transition

L'élection du 28 décembre doit officiellement marquer la fin de la transition militaire. Elle fait suite à l'adoption d'une nouvelle Constitution par référendum en septembre 2025, un texte visant à renforcer le régime présidentiel. Le scrutin se déroule dans un climat politique tendu, exacerbé par la suspension des partis et les restrictions des libertés publiques observées durant la transition.

Les autres candidats se retrouvent face à un défi de taille : rivaliser avec le chef de la junte au pouvoir. Beaucoup d'entre eux, bien que leaders de leurs partis, ne bénéficient pas de la même reconnaissance ou des mêmes ressources que le pouvoir en place. De plus, la Cour suprême a également retenu un candidat indépendant, Mohamed Cherif Tounkara, malgré les difficultés de parrainage rencontrées par cette catégorie de postulants. Les candidatures recalées, dont le nombre est significatif, disposent de 72 heures pour faire appel, ouvrant une brève fenêtre de recours qui pourrait encore modifier la liste finale.

L'élection présidentielle de 2025 est donc perçue par beaucoup comme un test décisif pour la démocratie guinéenne. Au-delà du choix du prochain président, c'est la nature du retour à l'ordre constitutionnel et l'engagement des autorités de transition envers la démocratie qui sont en jeu. L'attention de la communauté internationale restera vivement focalisée sur la manière dont se déroulera ce scrutin et sur la capacité des candidats d'opposition à faire entendre leur voix face au pouvoir militaire.


Grâce EBAKISSE,publié le 10 novembre 2025

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