Constant Mutamba et la justice
Scandale financier à la banque centrale du Congo

En République démocratique du Congo (RDC), l’une des principales missions de
la banque centrale est de collecter les taxes auprès des grandes entreprises opérant sur le
territoire congolais, dont la Gécamines, une entreprise publique chargée de l’exploitation des
ressources minières telles que le cuivre, le cobalt et le zinc.
D’après le Premier ministre, des centaines de millions de dollars auraient été détournés. Les
chiffres officiels de l’Inspection générale des finances (IGF), l’organisme responsable
d’auditer les comptes de la BCC, indiquent que plus de 315 millions de dollars se seraient
volatilisés des comptes de la Gécamines entre 2012 et 2020. Cet argent correspondait
notamment à des avances sur le paiement d’impôts dus à l’État congolais. L’enquête révèle
l’existence de multiples ordres de retrait d’argent liquide émis directement par la présidence
de la République, voire par certains hauts cadres de la banque. Parmi ces retraits figurent
une transaction de 16 millions de dollars en 2018 et une autre de 10 millions en 2021. Ces
opérations n’auraient pas été réalisées selon les procédures conventionnelles, et l’usage
final des fonds reste inconnu.
La directrice de la Banque centrale de l’époque a été entendue en 2021 à propos de ces ordres
de paiement. Elle aurait déclaré qu’une partie des fonds avait été déposée directement à la
résidence de l’ex-président congolais, Joseph Kabila.
Ce scandale n’est pas une première en RDC. En 2020, une enquête avait révélé le
détournement de 200 millions de dollars dans le cadre du programme de construction des
infrastructures publiques sous l’ère Kabila, via le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI).
Face à la répétition de ces affaires, une question fondamentale se pose : quelles réformes
concrètes le gouvernement compte-t-il mettre en place pour empêcher de nouveaux
détournements à grande échelle et assurer une gestion transparente des finances
publiques ?
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